Mis à jour le 22/01/2021
A ce jour, ce sont 13 campagnes sur les 14 prévues qui ont été réalisées, entre mai 2017 et octobre 2020. Comme pour beaucoup de projets de recherche, la crise sanitaire Covid-19 a perturbé le programme : les 14 campagnes du projet étaient prévues entre mai 2017 et mai 2020, à la veille des opérations de gestion sédimentaire de la retenue de Verbois (APAVER) prévues cette année-là.
Le confinement imposé en France et en Suisse en mars 2020 a conduit à repousser ces opérations d’une année, soit en mai 2021. Les deux dernières campagnes prévues en mars et mai 2020 ont dû être décalées à octobre 2020 et mai 2021.
En termes d’échosondage, les 12 campagnes analysées à ce jour (jusqu’à février 2020) ont permis d’affiner la méthode de prospection et de fiabiliser l’approche méthodologique.
Les premiers résultats indiquent que les densités piscicoles des retenues diminuent en progressant vers l’aval du Rhône (Figure 1). Cette configuration de barrages en cascade est souvent associée à une diminution longitudinale de densité (Drastik et al., 2008). De plus, le peuplement de la retenue de Génissiat semble contenir une part plus importante d’individus de grande taille, par rapport à Verbois et Chancy-Pougny.

La répartition spatiale des poissons est très hétérogène sur les retenues (Figure 2), avec des zones plus riches, souvent liées à des habitats de type « roselières ». La figure 2 montre un exemple de cette répartition sur la retenue de Chancy-Pougny.

En termes d’ADNe, cette nouvelle année d’interprétation des résultats a permis de confirmer les premiers résultats obtenus sur l’année 2017-2018 : les communautés piscicoles restent similaires avec une trentaine de taxons détectés sur l’année sur l’ensemble des retenues (Figure 3).

De nouveaux points ont également été mis en évidence :
- Les effets temporels et spatiaux semblent tous les deux avoir un impact sur les résultats ADNe (Figure 4). Lors de la première année, un effet temporel net avait été observé alors que l’effet spatial était plus nuancé. Cette année, la tendance est inversée avec un effet spatial plus important que l’effet temporel. Le gradient amont-aval est ainsi bien visible avec une nette différenciation des retenues françaises et des retenues suisses. Au niveau temporel par contre, les résultats des prélèvements de printemps 2019 se superposent à ceux réalisés sur les autres périodes de l’année. Ces deux paramètres semblent ainsi interagir et impacter les résultats obtenus ;
- Les comparaisons entre pêches électriques et résultats ADNe sur la retenue de Seyssel ont confirmé que les espèces détectées par ADNe provenaient réellement de la retenue en elle-même (à l’exception de quelques espèces consommées ou très fortement présentes en amont telles que la truite arc-en-ciel et le corégone) ;
- Les premières observations sur les variations du nombre de séquences ADNe dans le temps et entre retenues pour une espèce donnée permettent de donner des premières hypothèses sur l’écologie des espèces (montaison ou dévalaison, retenue de préférence…). Ces résultats seront à approfondir pour le prochain rapport.

Ainsi, les deux dernières campagnes (octobre 2020 et mai 2021) restent à réaliser et analyser afin de parfaire ces résultats prometteurs sur le fonctionnement des peuplements piscicoles dans les retenues hydroélectriques du Rhône genevois et Haut-Rhône français.
Vous trouverez sur la page « Publications » les rapports détaillés de 2018 et 2019. Le rapport 2020 sera disponible en début d’année 2021 (au mois de mars ou avril).
Pour rappel, le rapport final du projet Bi O Rhône sera remis fin d’année 2022.